Combattre le changement climatique signifie mettre fin aux gaspillages d’énergie

Imaginez dépenser seulement 125 $ par année pour chauffer votre maison (taxes et services inclus). C’est précisément ce qu’il en coute pour chauffer une maison construite selon les normes des maisons passives. Les confortables couches d’isolant, les fenêtres à triple vitrage, l’attention méticuleuse apportée pour éviter les entrées d’air frais et la conception d’une habitation qui s’ouvre au soleil, tous ces facteurs contribuent à éliminer la part du lion des couts de chauffage. Ce faisant, l’empreinte carbone de cette famille ne devient qu’une trace, et diminue ses émissions de carbone par 85 %. Combattre le changement climatique signifie des frais de chauffage plus faibles.

Et puis, l’énergie solaire ? Soixante-dix pour cent de la chaleur fournie à ces maisons est créée en s’assurant que des fenêtres sont placées au sud de la maison : c’est simple et gratuit.

Comme rapporté dans ce journal il y a deux ans, une entreprise locale, Southern Exposure Construction, propriété de Tim Naugler, construit de telles résidences dans la région de Fredericton depuis un certain nombre d’années.

Comment pouvons-nous garantir qu’à l’avenir les couts de chauffage de toutes les nouvelles maisons soient faibles et laissent une petite empreinte carbone ? C’est là qu’entrent en jeu les plans d’action pour le climat adoptés au Nouveau-Brunswick et au Canada. La barrière des couts de construction additionnels de 10 à 15 % plus élevés de ces résidences à haute performance doit être éliminée. Et c’est possible en offrant des subventions et des mécanismes de financement innovateurs dans les stratégies pour le climat.

Le gouvernement pourrait offrir des prêts à bas taux ou sans intérêt qui couvriraient les couts additionnels et qui pourraient être remboursés par l’entremise du système d’impôts fonciers. Il existe aussi un besoin pressant de mettre finalement en vigueur notre code du bâtiment provincial et de s’assurer tout d’abord que ses exigences empêchent la construction de nouvelles maisons qui gaspillent de l’énergie.

Toutefois, les gains les plus importants proviendront de la rénovation de notre parc actuel de maisons et d’édifices. Des litres d’encre sont perdus dans les couvertures et les commentaires de presse sur la rénovation de nos centrales électriques. Nous devons changer notre point de vue pour nous concentrer sur le côté de la demande d’énergie. Combattre les couts de chauffage exige un programme provincial conçu pour rénover les maisons et les commerces afin de réduire leurs couts de chauffage et ainsi réduire nos empreintes carbones.

La rénovation des maisons est un passetemps traditionnel au Nouveau-Brunswick. Nous sommes très fiers de nos maisons et de nos rénovations. Un programme d’envergure pour offrir des subventions et du financement afin de nous permettre d’améliorer nos résidences et d’éliminer les pertes d’énergie serait plus que très apprécié. Qui ne voudrait pas que sa facture de chauffage diminue par 15, 25 ou même 40 pour cent et qu’ainsi son empreinte carbone se rétrécisse.

Il est même possible de rendre une maison actuelle très proche des performances énergétiques surprenantes des nouvelles maisons passives. Puisque revêtir à nouveau notre maison est une rénovation assez courante, en profiter pour accroitre l’épaisseur de l’isolation et colmater les fuites peut approcher les normes des maisons passives avant que le revêtement soit en place. Je connais deux familles de la région de Fredericton qui ont commencé de telles rénovations.

Combattre le changement climatique signifie faire la guerre aux gaspillages d’énergie. C’est là où les bienfaits sociétaux de la réduction de notre empreinte carbone s’accordent avec les bienfaits personnels de la diminution de nos couts de chauffage. Réaliser ces buts va créer une quantité de travail considérable pour nos commerçants et accroitre la vente des produits et des services nécessaires. De plus, la rénovation de notre parc immobilier s’accorde avec les besoins de création d’emploi de la société. C’est pourquoi il existe un rôle important à jouer pour l’administration dans la fourniture des incitatifs commodes et du financement abordable ainsi qu’une règlementation appropriée.

D’où proviendront les fonds pour couvrir les subventions financières nécessaires pour mettre en branle la mise à niveau de nos maisons et de nos édifices dans toute la province ? C’est là que les revenus reçus du prix placé sur le carbone entrent en jeu. Cela représente le capital investi nécessaire pour diminuer les besoins de chauffage de nos édifices, diminuant ainsi les couts de chauffage, réduisant les empreintes carbone et stimulant les économies locales dans toutes les régions de la province.

Ce qui doit être sacrifié dans notre réaction à la crise climatique, c’est le gaspillage d’énergie sous toutes ses formes. Cela exige des actions immédiates de la part des gouvernements. L’administration Gallant ne doit pas perdre de temps avant de mettre en œuvre son nouveau plan d’action pour le climat.

David Coon est chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick et député de Fredericton-Sud.