Communiqué - David Coon, chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick

10 JANVIER 2013

M. Coon assiste aux audiences de la Commission de l’énergie et des services publiques sur Point Lepreau en qualité d’observateur.

Cela dépasse l’entendement qu’Énergie Nouveau-Brunswick puisse prétendre que la réfection de la centrale nucléaire de Point Lepreau pourra être exploitée sans problème à 89 % de sa capacité pendant 27 ans. Les antécédents d’exploitation des réacteurs CANDU, en général, et plus spécifiquement de Point Lepreau, font que les chiffres avancés par Énergie NB ne sont guère plus qu’une pensée magique. Même la société d’état, Énergie atomique du Canada Limité (EACL), ne garantirait qu’une capacité à 80 % avant de payer des pénalités à Énergie NB dans la garantie de réfection de Point Lepreau – ce qu’Énergie NB a d’ailleurs rejeté.

Le rendement du réacteur nucléaire d’origine de Point Lepreau commence à décliner considérablement en 1995, après 12 ans d’exploitation. Entre 1995 et 2002, le réacteur fonctionne à un facteur de capacité de 70 %. Au cours de ces sept années, il fut mis hors service pendant presque deux ans pour des raisons liées à la corrosion, à la défaillance de l’équipement et à l’erreur humaine.

En Ontario, les quatre réacteurs CANDU de Pickering – A, dont les tubes avaient été remplacés, ne pouvaient gérer que des facteurs de capacité se situant entre 62 % et 65 % au cours de leur durée de vie utile après leur réfection.

Lorsque j’ai contre-interrogé Énergie NB sur la proposition initiale de réfection de la centrale nucléaire au moment des audiences de 2002, Énergie NB a indiqué que certains mécanismes de vieillissement prématurés tels que l’allongement et l’affaissement des tubes de force, comme cela s’est produit la première fois à Point Lepreau et qui a réduit sa durée de vie utile, se produiront de nouveau après la réfection de la centrale. De plus, les composantes principales, dont les chaudières, comme celles remplacées lors de la réfection des réacteurs nucléaires CANDU en Ontario, n’ont pas été remplacées à Point Lepreau. Cela augmente indéniablement la probabilité que cette mise à niveau onéreuse soit réalisée pendant sa durée d’exploitation, exigeant alors un arrêt prolongé.

Faire des prédictions réalistes au sujet du rendement et de la durée de vie utile de la centrale nucléaire de Point Lepreau est nécessaire afin de déterminer de combien les tarifs d’électricité devront être augmentés pour en payer les frais de réfection. Il incombe à l’intervenant public de procéder à un contre-interrogatoire attentif des témoins sur ces points afin que notre service public ne voie le fardeau de sa dette s’alourdir ultérieurement.