Faisons face à la réalité

le 23 juillet, 2013

Bizarre, je me croyais en 2013 et je me retrouve en 1974. L’obsession des administrations provinciales successives avec le développement économique induit par des mégaprojets énergétiques a commencé en 1974 quand Richard Hatfield a annoncé qu’il bâtirait Pointe Lepreau, le premier de plusieurs réacteurs nucléaires planifiés pour desservir l’économie américaine. Maintenant, c’est David Alward qui est devenu chantre des gaz de schiste encore pour satisfaire l’économie américaine.

Ça suffit!

Il faudrait plutôt encourager la croissance d’une diversité de petites et de moyennes entreprises qui pourraient soutenir nos collectivités à long terme, alors que nous mettons en place le nouveau sentier d’une économie plus verte, plus locale et plus équitable.

J’ai lancé ma tournée pour une nouvelle économie il y a cinq mois pour voir si les germes d’une nouvelle économie fleurissaient partout au Nouveau-Brunswick. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut en trouver partout, mais la mauvaise nouvelle c’est que ces initiatives reçoivent peu d’encouragement ou d’attention de la part de nos décideurs politiques.

À Petitcodiac, j’ai visité Maritime Géothermal, le plus grand manufacturier de pompes à chaleur au Canada. Cette technologie verte qui utilise l’énergie renouvelable de la Terre pour chauffer ou refroidir nos maisons et nos édifices. À Lamèque, j’ai visité une coopérative d’énergie renouvelable qui rassemble une ferme commerciale d’éoliennes pour introduire de l’énergie verte dans le réseau. À Sackville, j’ai rencontré les membres d’une coopérative de travailleurs appelée Energreen Coop qui bâtit des maisons solaires passives qui ont besoin de très peu d’énergie pour les garder confortablement au chaud.

À Moncton, j’ai visité Dolma Food, une épicerie locale qui se spécialise dans les denrées alimentaires produites ou transformées localement. Et la bonne idée est que l’on peut gouter à ces produits locaux à leur comptoir. Le propriétaire, Hossein Barar fait de bonnes affaires à tel point qu’il vient d’ouvrir un deuxième établissement à Dieppe. Une croissance semblable est survenue à Fredericton avec Real Food Connections et avec Cé d’ici qui dessert des produits locaux et bios dans leur café et dans deux cafétérias scolaires.

La demande des consommateurs pour des denrées locales crée bien entendu des occasions pour les nouveaux fermiers. J’ai visité Alain Rouselle et Éva Rehak à Saint-Maurice, deux jeunes agriculteurs qui ont mis sur pied une entreprise d’agricole soutenue par la collectivité pour fournir des denrées à leurs clientèles de Dieppe et de Moncton. Des entreprises semblables ont surgi partout dans la province.

Speerville Mill près de Debec produit des farines et des céréales biologiques pour l’ensemble du Canada Atlantique, et du coup a créé un marché pour les cultivateurs céréaliers locaux. Et l’on ne doit pas oublier M. Tomate de Rogersville où Patrice Finnigan cultive des tomates bios dans une serre commerciale chauffée avec de la sciure de bois.

Durant mon passage à Bathurst, Denis Hachey, mon hôte au gite du passant L’étoile du havre, m’a parlé d’une initiative géniale dont il fait la promotion pour accroitre le secteur touristique dans la région des Chaleurs. Il veut utiliser la légende du vaisseau fantôme de la Baie-des-Chaleurs, un peu comme la légende danoise à propos de la petite sirène de Copenhague, pour stimuler le secteur touristique. La pièce de résistance serait une grande sculpture en métal construite dans le port de Bathurst pour complémenter leur festival annuel.

À Miramichi, Elizabeth et Glenn Copeland ont ouvert une école des arts de la scène où ils enseignent les arts dramatiques, la danse, le chant et les marionnettes. Les arts et la culture sont des domaines de notre économie trop souvent négligés, mais qui offrent des occasions formidables pour contribuer à la fois au bienêtre social et économique.

Tout cela n’est qu’un avant-gout de ce que la nouvelle économie peut offrir au Nouveau-Brunswick, mais nous avons fait un choix conscient de suivre cette voie. Une politique claire pour remplacer les importations par des produits et des services locaux serait fort utile. Ce sont ces types d’initiatives que des députés du Parti vert pourraient faire valoir du plancher de la Législature.

Je fais de mon mieux pour centrer l’attention de la population sur ces entreprises, coopératives et organisations communautaires durant ma tournée. N’oubliez surtout pas de consulter le canal du Parti vert sur You Tube ou sur notre page Facebook pour voir les vidéos que j’ai affichés.

Ma tournée de la nouvelle économie se poursuivra durant tout l’été.

David Coon
Chef du Parti vert du N.-B.